The GROOVIN' JAILERS sont arrivés sur Mass Prod' avec leur premier album "Take it or leave it" en 2015. Faisant suite aux partenariats avec 8°6 CREW et BRANLARIANS, nous avons acueilli cet excellent groupe reggae-ska qui avait déjà sorti un maxi 6 titres auparavant. "Take it or leave it" existe en CD et 33t, la production du vinyl revenant au label Casual Records.

The GROOVIN' JAILERS : Take it or leave it (CD, Casual Records / Dragon's Fart Records / Mass Productions)
Comme il y a des agriculteurs bio (même si, avec la pollution ambiante, j'ai toujours des doutes dans l'affaire), il y en a qui font du reggae les pieds dans le purin, avec les bottes en caoutchouc qui siéent bien. Les Groovin' Jailers sont originaires du nord de la France, Hazebrouck plus précisément, riante bourgade des environs de Dunkerque. "Une ville paisible et principalement résidentielle" comme se plaît à le souligner Wikipédia, ce qui, en langage politiquement moins correct, signifi e qu'on s'y fait chier grave le soir après 22 heures. Dès lors, on comprend pourquoi les 5 membres des Groovin' Jailers ont décidé, en 2010, de mettre un peu de soleil, de couleurs et de chaleur dans leur quotidien un chouia tristouille et grisâtre. Pour ça, rien de mieux que l'early-reggae, le ska ou le blue beat. Des musiques qui vous filent la patate (turbercule fort apprécié dans la région, comme chacun sait) dès le premier accord, le premier contretemps, le premier riddim. Les Groovin' Jailers sont une formation reggae classique, chant-guitare-basse-batterie-orgue, histoire de poser la rythmique, de libérer le skank et d'insuffler le shuffle aux 12 titres de ce premier album. Un disque qui vous fait danser dès son insertion dans le lecteur, et qui ne vous lâche plus les arpions jusqu'à la dernière note. Ca demande donc un minimum de condition physique pour suivre le train, mais l'avantage, quand on est chez soi, et pas sur le dancefloor, c'est qu'on peut toujours se contorsionner comme une betterave (autre tubercule local), on ne risque pas de se faire occire par le ridicule. Dans mon cas, ça tombe plutôt bien, vu que mon wining et mon skanking doivent être à peu près aussi gracieux qu'un militant FN à qui on demanderait un quelconque effort intellectuel. Moi, au moins, j'ai l'avantage de ne pas emmerder mes contemporains en écoutant les Groovin' Jailers. Eux non plus d'ailleurs en jouant leur musique pimpante et plutôt sociable. -
Léo - fanzine 442ème Rue n°116.