DEVOTOS (Punk Hardcore – Brésil) - Le groupe Devotos s’est formé en 1988 avec le chanteur et bassiste Cannibal (Marconi de Souza Santos), le guitariste Neilton et le batteur Celo Brown sous le nom « Devotos fait Ó Dio » (« Les Partisans de Haine ») qui a été emprunté au titre du livre Dos Infância Mortos (L'Enfance des Morts), écrit en 1987 par José Louzeiro, romancier, journaliste et scénariste. Cet ouvrage qui raconte la vie d'un enfant qui a vécu dans la rue a été adapté en film en 1981 par Hector Babenco.

Le groupe est basé à Alto José do Pinho , un quartier de Recife ou les conditions de vie sont dures. Ils ont changé le nom du groupe pour devenir Devotos en 2000. Les membres prônent l’esprit DIY : Neilton se charge de l'illustration de tous les albums du groupe ainsi que du design de leur site Web. Le groupe a à son actif 7 albums dont le dernier est un live commémoratif des vingt ans du groupe.

Pour sa première tournée européenne d'avril à juin 2010, Mass prod a édité le vinyl "Victoria", un best of de 20 titres. Le groupe est venu jouer sur la scène du Jardin Moderne à Rennes pour le festival Breizh Disorder.

En 2012, DEVOTOS a joué quelques concerts en France et l'album "Postumos" a été édité en CD sur Mass prod pour l'Europe avavnt de sortir début 2013 au Brésil sur le label de Sao Paulo Red Star.

Chronique de l'album de DEVOTOS "Postumos" par Lionel pour le fanzine 442éme Rue:
Je dois vous avouer une chose, je parle très mal le portugais, je craignais donc que "postumos", dans la langue de Pessoa, ne veuille dire "posthume", ce qui est vrai, mais, heureusement (enfin, façon de parler), ce mot a une seconde signification, qui est "orphelin", et je subodore que c'est ce sens là que les brésiliens de Devotos ont voulu donner au titre de leur dernier album. Vu que je n'ai pas entendu dire qu'ils avaient splitté voilà qui me rassure sur la pérennité du groupe.
Un peu d'histoire vite fait. Le groupe se forme à Recife en 1988, et les 3 mômes (à l'époque) qui ont décidé de se lancer dans l'aventure sont les 3 mêmes qui la poursuivent encore aujourd'hui. Ca c'est de la fidélité ou je ne m'y connais pas. C'est pas qu'ils aient sorti tant d'albums que ça en un quart de siècle nos Devotos, mais tous respirent
une authenticité qu'on ne trouve pas forcément chez tout le monde.
Adeptes forcenés du "do it yourself" ils n'ont jamais dévié de cette ligne de conduite qui sous-tend leur philosophie punk depuis toutes ces années. Ce nouvel album n'échappe donc pas à cette règle tacite. Mais Devotos ça n'est pas que du punk-rock basique et simpliste (ne voyez rien de péjoratif dans ce vocable, j'en suis aussi amateur), c'est du
punk plutôt savamment travaillé, avec de nombreuses influences, et notamment une louche de reggae salutaire ("Orixas", "Uma terra livre").
D'ailleurs, dans l'ensemble, ce disque ralentit quelque peu le tempo par rapport aux précédents. Attention, j'ai pas dit non plus qu'ils donnaient dans le Sinatra de seconde zone, pas de conclusion hâtive, il y a encore de belles tranches de hardcore bien juteux. Non, quand je dis qu'ils ont ralenti le tempo c'est juste que pas mal de morceaux sont un peu plus posés qu'avant. Il y a ici beaucoup moins d'uppercuts et de directs au foie qu'avant, et plus de mélodies salement jouissives et insistantes, ce qui n'est pas pour me déplaire, loin de là. D'autant que c'est toujours bien foutu. Ceci étant Devotos n'a pas non plus viré progressif puisque, en moyenne, leurs chansons ne font toujours que dans
les 2 minutes chrono, on ne plaisante pas avec l'éthique punk. Mention spéciale, également, à la pochette, très belle, et au livret. Vu que Devotos chante dans sa langue maternelle, qui n'est pas forcément la plus parlée au monde, ils ont choisi de faire figurer les paroles à la fois en portugais et en anglais, ce qui nous permet donc d'apprécier leur poésie urgente et radicale. Le genre de petit plus qui fait la différence.

Et une petite chronique de l'album par l'ami Lionel du fanzine 442ème Rue:

DEVOTOS : Victoria (LP, Mass Productions - www.massprod.com)

Depuis déjà quelques années la connexion brésilienne joue à plein pour Mass Prod. La dernière découverte en date (pour moi en tout cas) nous vient de Recife et s'appelle Devotos. Cet album est en fait une compilation retraçant les 20 ans de carrière (le groupe est né en 1988, et est toujours composé de ses 3 membres originaux) d'un gang complètement atypique, et pas seulement à l'échelle brésilienne. Les 20 titres (oui, 20, sur un LP vinyl, ça vous donne une idée de l'urgence des morceaux) sont extraits des 6 albums que Devotos a sortis depuis sa naissance. Si la base est punk-rock, Devotos se réapproprie une musique devenue largement universelle, la triture, la malaxe, la travaille si bien qu'il en sort quelque chose de bigrement personnel, un punk-rock qui se barre parfois dans tous les sens, lorgnant vers le reggae aussi bien que vers l'expérimental ou le hardcore. Du coup, on peut penser, de ci de là, aux Bad Brains, à NoMeansNo, voire à Living Colour quand Devotos se décide à sortir des sentiers battus. Et, en conséquence, la musique du groupe n'a pas ce côté bourrin et violent qu'on apprécie habituellement chez les sud-américains. Manifestement, ils n'ont pas forcément écouté que du punk-rock pour se forger cette identité si particulière, même si tout ça déboule à une vitesse capable de filer une crise d'apoplexie à n'importe quel radar normalement constitué. Dernière particularité de ce groupe hors-norme, outre le fait que le guitariste, Neilton, s'occupe de tout le côté graphique de la chose (pochettes de disques et site internet), le bonhomme construit également lui-même les guitares et les amplis utilisés par le gang, ce qui, en concert notamment, donne paraît-il un son unique à un groupe décidément pas banal.

Devotos: A Hardcore Look at Life in Recife

The band Devotos was formed in 1988 by vocalist and bassist Cannibal (Marconi de Souza Santos), guitarist Neilton, and drummer Celo Brown under the name "Devotos do Ódio" (Devotees of Hate), which was borrowed from the title of a book by José Louzeiro (1987) (Teles 2000:244). Louzeiro is the novelist, journalist and screenwriter whose Infância dos Mortos (Childhood of the Dead), a book about the life of a child who lived on the street, was made into the critically-acclaimed 1981 film Pixote by Hector Babenco. The group was and still is based in the Alto José do Pinho neighborhood of Recife, a low-income hillside neighborhood that has both abundant social problems and many people working to improve conditions there. They changed the name of the band to "Devotos" in 2000.

When MTV began to be broadcast in Recife (over the airwaves, not on cable), the signal could be picked up clearly in the Alto José do Pinho neighborhood, and the future members of Devotos listened to punk rock and bands like The Smiths and The Cure along with punk rock from São Paulo. They were aware of the traditional genres that bands like Chico Science e Nação Zumbi would later incorporate into their sounds, but they were interested in playing a melodic style of hardcore rock (Teles 2000: 248).

The members of Devotos embrace the do-it-yourself ethic of punk rock. Guitarist Neilton explained to me in 2001 how he made his first guitar and amplifier himself--this includes carving the fingerboard and body of the guitar and winding the coils of the pickups--and played it for a long time without anyone noticing that it wasn't store-bought.

Neilton's creativity extends to the artwork on the bands' CDs and the design of their web site. The band makes its own instrument cases and speaker cabinets, only buying what they can't make themselves. This isn't done, however, with a sense of deprivation. On the contrary, Neilton says, "I don't feel anguish about it. I take pleasure and pride in having done it, and having my work out there, a simple pride in seeing my work done, the idea conceived."

Neilton was able to buy Gibson Les Paul and Fender guitars and a Marshall amplifier once the band became more successful, but he still felt the need to play with people's perceptions of product labels. He bought a cheap electric guitar, removed everything, including frets, made it over in his style, gave it the brand name "Robson," and started using it in concerts. Soon people were admiring its sound and asking where they could buy one.

Among the obstacles the band faced in its early years were police repression and the disapproval of neighborhood residents for their choice of musical style. The Alto José do Pinho was home to caboclinhos and maracatu groups that were prominent during Carnaval. The media image of rock bands linked them to middle-class youth. When Devotos began getting press coverage, it was due in part to the perceived incongruity of a group of lower-class youths playing hardcore rock (Teles 2000: 251). Over time the band relationship to the community improved, as it demonstrated its commitment to by attracting abundant press attention to the many bands that had formed there, and founding an NGO, Alto Falante (a play on the literal expression "loudspeaker," altofalante, and the name of the neighborhood, "Alto," speaking, or "falante"), which does cultural and social projects.

The band has released six CDs: Agora tá Valendo (BMG, 1998), Devotos (Rockit!, 2000), Hora da Batalha (independent, 2003), "Sobras da Batalha" (independent, 2004, for download in oficial site), "Flores Com Espinhos Para o Rei" (independent, 2006) and "Devotos 20 anos" live (independent, 2009 , commemorative twenty years of the band).
To return to the theme of Brazilian national identity that is addressed in such songs as "Aquarela do Brasil," by Ari Barroso, listen to "O Meu País" (My Country) from Devotos as an example of the band's work.

It is less intense than many of the band's other songs, which use a high-intensity hardcore style while still remaining very tuneful; "Alien" from Devotos is a good example.

www.devotos.com.br